Bien le bon jour chers explorateurs et lecteurs de tout bord,
J’aimerais traiter d’un sujet important qui concerne un domaine qui me tient particulièrement à cœur : l’archéologie. C’est une science, que dis-je c’est un art de fouiller les vestiges du passé pour en ressortir des vérités et des objets qui mystifient ou démystifient ce que l’on sait des peuples ayant vécu il y a des centaines, voire des milliers d’années.
Aujourd’hui, nous allons nous glisser dans le passé pour repartir près de 2.000 ans en arrière, dans la célèbre cité prospère de Pompeii.
La ville antique portait le doux nom de « Terre des dieux » pour sa fertilité, son climat et sa proximité avec la mer. Située dans la région italienne de Campanie, elle est tristement connue, dans le monde entier, pour avoir été ensevelie le 24 octobre 79 lors de la grande éruption du Vésuve, à moins de 10 km du cratère. Ce qui est une distance assez proche quand on fait mention d’un super volcan !
Je me suis rendu sur place il y a quelques années et que ce soit le volcan en lui-même ou Pompeii, les sites sont assez impressionnants. Pour vous confier, une anecdote peu connue, j’ai effectué une petite ascension sur le Vésuve et je me suis rendu, avec ma femme, sur la coulée de lave qui se dirigeait vers la ville de Naples en 1944 sans la détruire. Oui, il y a eu une éruption du Vésuve dans l’histoire récente et elle est documentée par des journalistes militaires présents sur place au moment des faits. C’est grâce aux américains, à leurs camions, surtout que les habitants des zones frontalières du « monstre » ont pu fuir les villages, l’ordre d’évacuation ayant été donné le 23 mars. La 3ème plus grande ville d’Italie a été favorisée par la direction des vents qui ont déporté le nuage de cendres et de lapilli. Parfois, il ne faut pas grand-chose pour éviter un drame. Les troupes allemandes s’étaient retirées au moment de l’évènement.
Etablie sur un plateau de plus de 30 mètres de haut, Pompeii était un poste stratégique pour la surveillance des navires dans la baie de Naples (Néapolis). Ce qu’il vous faut savoir, c’est qu’avant l’éruption, elle a subi plusieurs drames telluriques. D’abord, en 62 où de nombreux établissements à proximité du Vésuve sont endommagés par un puissant tremblement de terre qui détruit une grande partie des édifices publics et privés. Des traces de cette première catastrophe furent illustrées, de manière saisissante, sur un bas-relief retrouvé dans la maison d’un notable de la ville. Ensuite, en 70 où la cité endure une nouvelle série de secousses sismiques : une partie des habitants — ceux qui en ont la possibilité — quittent la ville pour des lieux plus sûrs, vendant leurs possessions à très bas prix à d’autres habitants, qui acquièrent ainsi de grandes propriétés. Entre nous, ils ont eu le nez fin, la fin étant proche !
Maintenant que les bases sont établies, il est temps d’en venir au sujet du jour.
Il y a peu, quelque chose d’insolite a été retrouvé dans les ruines d’un établissement que l’on fréquente tous aujourd’hui : une boulangerie !
Un pain — peut-être le plus âgé de l’histoire — que quelqu’un a cuit il y a près de deux millénaires a été découvert récemment. Il porte encore le sceau du boulanger ! C’est une pièce impressionnante quand on essaye simplement d’imaginer l’ampleur de la catastrophe. Ce pain a été carbonisé par la tragédie de l’éruption et, comme le corps des habitants n’ayant pas pu évacuer la cité à temps, il est immortalisé sous sa forme d’origine.
Parmi une population avoisinant les 10.000 âmes, l’on ne comptait pas moins de 34 boulangeries (pistrina en latin), équipées de fours et de moulins en pierre de lave. Certains d’entre eux possédaient également des comptoirs pour la vente. En revanche, une poignée d’entre eux étaient considérés comme de grands établissements, possédant jusqu’à 3 meules. La plupart n’en possédait qu’une. Ces meules étaient conçues pour des esclaves ou des ânes.
D’après de récentes découvertes archéologiques, nous savons que les types de pain les plus connus étaient au nombre de 10. Le plus apprécié, à l’époque, semblerait être le panis siligineus, un pain blanc produit avec des farines supérieures et destinés aux plus aisés (toujours cette histoire de classe sociale). C’était un pain circulaire, sur lequel l’on traçait des lignes pour le diviser en huit portions égales.
— Il exsitait même des biscuits produits pour les chiens ! —
Cette catastrophe est une histoire commune d’un drame hors du commun, ce qui nous pousse à nous interroger sur nos faibles chances de survie si un tel évènement se produisait de nos jours. À tout moment, ce volcan fascinant pour se réveiller et devenir la plus grande catastrophe de l’histoire moderne.
Voici des mots écrits par le célèbre Pline le Jeune, qui se trouvait à Misène à l’extrémité de la baie :
« Un nuage d’une taille et d’un aspect inhabituel… Sa forme rappelait celle d’un arbre et, plus exactement, celle d’un pin. Il se dressait comme un tronc gigantesque et s’élargissait dans les airs en rameaux. »
Son oncle, dit Pline l’Ancien, commandant la flotte romaine dans le port de Misène, voulut observer le phénomène au plus près tout en désirant porter secours aux personnes en difficulté sur les plages. Il partit avec ses galères, traversant la baie jusqu’à Stabies où il mourut probablement asphyxié comme bon nombre de personnes.
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Dans son réveil, le Vésuve a commencé par déverser sur la ville de Pompeii, celles d’Herculanum et de Stabies, les plus proches, une énorme masse de scories volcaniques, en particulier de la pierre ponce qui recouvrit les édifices d’une première couche conséquente. Puis la cité fut ensevelie sous une seconde couche de matériaux éruptifs de scories (lapilli) et de cendres volcaniques. À Herculanum, les dépôts atteignirent plus de 20 mètres. Les habitants, qui ne prirent pas la fuite, trouvèrent la mort à la suite de l’écroulement de leurs maisons, sous le poids des pierres ponces, par asphyxie ou du fait des nuées ardentes qui s’en suivirent…
La nouvelle arriva rapidement à Rome et l’empereur dépêcha tous les moyens à sa disposition pour venir en aide aux sinistrés et tenter de trouver des survivants. Malheureusement, les premiers secours arrivés sur place ne pourront que constater l’ampleur de l’évènement et la disparition des cités.
L’empereur Titus est connu pour sa gestion des conséquences de l’éruption et se distinguera par sa grande générosité envers les victimes.
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Pour la postérité, n’oublions pas les cités d’Oplontis, de Stabies et d’Herculanum qui ont subi le même sort que leur grande sœur.
Prenez soin de vous et plongez-vous dans les merveilles du passé, à bientôt pour un nouvel article sur l’archéologie.